Il fallait oser. Depuis le 9 septembre, un éclat inattendu brille entre les ors et les marbres baroques du musée Grévin. Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle célébrité coulée dans la cire – mais d’un diamant monumental signé… Le Diamantaire.

L’artiste, connu pour parsemer Paris (et bien plus loin) de ses gemmes miroitantes, a installé un joyau kaléidoscopique de trois mètres sur un mètre trente en plein cœur de la mythique Salle des Colonnes. Une œuvre qui capte la lumière, mais surtout les regards : car ici, les spectateurs deviennent eux-mêmes l’œuvre. Le reflet démultiplié les propulse au rang de vedettes d’un instant, le temps d’un selfie.
Une apparition loin d’être anecdotique. Pour la première fois de son histoire, Grévin accueille une pièce contemporaine dans ses collections. Le temple des stars figées s’ouvre ainsi aux créateurs d’aujourd’hui. Patricia Girbeau, directrice artistique, a repéré Le Diamantaire sur Instagram : coup de foudre pour son geste minimal et brillant, transformer du miroir récupéré en surface éclatante. Au musée de l’illusion, le diamant-miroir ne pouvait trouver meilleur écrin.
Et si Andy Warhol avait raison en prophétisant notre quart d’heure de célébrité mondiale ? Le Diamantaire pousse l’idée plus loin : ici, pas besoin d’être Madonna ou Zidane pour rayonner sous les projecteurs. Le visiteur devient icône, l’image se multiplie à l’infini, prête à se répandre sur les réseaux. La célébrité est désormais instantanée, éphémère, mais lumineuse.
Un écrin d’ors et de miroirs
Le contraste est savoureux : le diamant-miroir, pur, minimal, presque brut dans sa matière récupérée, s’installe dans un décor saturé de dorures, de colonnes et de stucs baroques. Comme un éclat futuriste dans un théâtre du passé. Le visiteur, pris entre deux temporalités, oscille entre illusion d’antan et narcissisme d’aujourd’hui. On sourit à l’idée que dans ce palais des doubles, chacun puisse enfin être sa propre célébrité.
Quand l’art urbain entre au musée
Le Diamantaire dit Alexis, formé à la ferronnerie d’art, a toujours aimé détourner l’ordinaire. Ses diamants collés sur les murs de la ville sont comme des clins d’œil lumineux, des bijoux clandestins pour passants distraits. Ici, le geste prend une dimension monumentale. On n’est plus dans la surprise de la rue, mais dans la fascination orchestrée. Un passage du bitume au marbre, de l’urbain au patrimonial – sans perdre une once d’impertinence.

« Ce qui m’a inspiré, c’est la phrase à l’entrée : « La star du Musée c’est vous !, j’ai aussi voulu incorporer le visiteur dans une oeuvre et dans un ensemble et avoir une deuxième lecture d’un lieu. » nous confie Alexis, dit Le Diamantaire.
Instagram, miroir contemporain
Difficile de ne pas voir dans ce diamant un dispositif pensé pour notre époque. Il piège la lumière comme il piège les regards, pour les redistribuer en images instantanées. Chaque visiteur, en quête de la photo parfaite, se trouve reflété, démultiplié, magnifié. Le cliché devient performance, le post Instagram une trace d’éternité éphémère. Grévin, né en 1882 (5 juin, pour être précis) comme une “fabrique d’images”, prolonge aujourd’hui son projet initial : offrir au public un lieu où réel et fiction se brouillent, où l’image devient reine.

Un diamant comme promesse
Le geste est simple, presque enfantin : un miroir brisé, recomposé en facettes scintillantes. Et pourtant, dans cette simplicité, tout un monde se reflète. La fragilité du matériau, la puissance de l’éclat, la vanité d’un reflet qui ne dure qu’un instant – mais qui reste gravé dans la mémoire, et dans le feed.
Dans cet écrin doré, le diamant du Diamantaire scintille comme une promesse : au musée Grévin, chacun a désormais droit à son éclat. Pas de cire, pas de légende figée – juste le reflet fugace, fragmenté, mais éblouissant, de soi.
Infos pratiques :
Vidéo du Musée Grévin sur l'oeuvre : Une nouvelle œuvre, signée le Diamantaire, s’invite à Grévin !
Le site du Diamantaire : www.lediamantaire-paris.com @lediamantaire_artist
Le site du Grévin :www.grevin-paris.com @grevin_paris
Reel Instagram soirée Diamantaire x Musée Grévin : @christajamespro