Dans un univers où l’apparence prime souvent sur le contenu, Sofian Saï, alias @therealsofian, incarne une nouvelle vision de l’influence. Ancien mannequin, il a su tirer parti des réseaux sociaux pour se forger une carrière à son image : authentique et inspirante. Tout en jonglant entre ses aspirations artistiques et intellectuelles, ce jeune prodige des plateformes digitales refuse de se limiter aux clichés associés à son milieu. Aujourd’hui, il partage avec Epicurisme Mag un parcours fascinant mêlant mode, études de droit et une quête constante de sens dans une société en pleine mutation.
Peux-tu nous parler de ton parcours mannequinat, pour quelle maison tu as défilé ? Comment as-tu percé dans l’influence ?
Au début, je n’étais pas attiré par le monde du mannequinat en raison de l’idée d’être traité comme un objet. J’ai donc choisi de me concentrer sur les réseaux sociaux pour devenir maker et mannequin, tout en ayant la liberté de refuser des choses et d’être mieux considéré.
Mon parcours dans l’influence a commencé de manière involontaire ; en postant des photos pour mon compte, celles-ci sont devenues virales et ont attiré l’attention de marques, d’agences, et d’autres acteurs du secteur.
Plus jeune, tu as arrêté les études et tu t’es consacré au mannequinat et à l’influence, mais récemment, tu as repris les études de droit pour accéder au barreau de Paris, qu’est-ce qui t’a donné envie de reprendre les études ? Quel est ton rêve ? Objectif ?
Alors, tout d’abord, je n’ai jamais arrêté mes études. J’ai toujours étudié en parallèle, ce qui a renforcé mes compétences. Je rejette fermement l’idée d’être simplement un influenceur qui incarne la vacuité et la décadence de notre société. Je préfère rester ancré dans la
réalité et cultiver mes capacités intellectuelles.
C’est pourquoi je m’absente parfois soudainement des réseaux sociaux pour me concentrer sur mes études, mes examens ou mes obligations professionnelles qui ne sont pas liées à mon image publique. Quand j’étais plus jeune, mes rêves étaient de devenir footballeur, avocat, acteur, philosophe… Ayant plusieurs aspirations, je me disperse parfois, ce qui peut poser des défis complexes.
Est-ce que tu as un conseil à donner aux jeunes qui ont arrêté les études pour se lancer dans l’influence ?
Message philosophique à notre jeunesse : Je vous exhorte, jeunesse avide de sens, à éviter le piège funeste de sacrifier vos études sur l’autel de l’influence. Car lorsque le tumulte de ce marché se sera apaisé, vous risquez de vous retrouver dépourvus de dessein, de
parchemin, de compétence, relégués à l’ombre de votre propre dignité, contraints à des compromis pour survivre dans ce monde changeant. Dans cette société capitaliste, l’essence de la richesse s’évapore, laissant place à une quête vaine.
Sur les plateformes numériques, se multiplient les mendiants virtuels, tels des oracles sombres, un avertissement lancinant pour toute une génération. Écartez-vous des exemples vains qui ne sauraient enrichir votre esprit ni nourrir votre âme, et si vous vous y attardez, que ce soit
avec modération. Osez rêver avec grandeur, poursuivez le savoir, et usez avec sagesse des réseaux sociaux, cette tentation suprême de notre ère, car en cette année 2025, elle est l’addiction la plus pernicieuse qui soit.
Plutôt Tiktok ou Insta ? Quel est l’avenir de l’influence ?
Je crois que l’avenir réside sur Instagram. TikTok a perdu son essence originelle, devenant un lieu où pullulent les mendicités en live, exploitant la misère sociale ou affective pour extorquer des fonds et échanger de fausses attentions. TikTok tend à se transformer en un
réseau de contenu malsain et obscène. Instagram, quant à lui, régule davantage ces dérives, offrant une plateforme plus sûre et plus respectable. TikTok, en facilitant la notoriété, a donné une tribune à de nombreux individus participant activement à la décadence de notre jeunesse.
Malgré ma jeunesse, j’ai le recul nécessaire pour percevoir la nature destructrice de ce réseau social, intentionnellement conçu ainsi. TikTok est une arme mondiale d’abrutissement, créée par les Chinois qui préfèrent utiliser Douyin, une version censurée par le Parti communiste chinois, moins addictive et destructive. En 2025, TikTok est devenu l’arme d’abrutissement ultime. Utilisez cette plateforme avec discernement
Que penses-tu de la nouvelle loi influenceurs 2025 ou chaque dotation doit être déclaré aux impôts pour les influenceurs ?
J’ai effectivement étudié dans le cadre de mes études la nouvelle loi sur les influenceurs, qui vise à réguler et responsabiliser davantage les influenceurs en ligne. Elle cherche à garantir la transparence, l’éthique et la protection des consommateurs.
Personnellement, je ne me sens pas concernée par cette loi, car j’ai mon éthique et ma morale qui font que je n’ai jamais partagé quoi que ce soit allant à l’encontre de ces principes. Donc pour moi, cela ne change pas grand-chose, mais je trouve que c’est une excellente chose que toutes ces arnaques virtuelles cessent et deviennent répréhensibles, où certains profitent de l’insouciance ou de l’ignorance de leur communauté.
Un mot pour décrire le milieu de l’influence en 2025 ?
Pour décrire l’influence en 2025, je dirais malheureusement « décadence capitaliste ».
J’aimerais que les gens arrêtent de courir après l’argent sur ces plateformes, de tout scénariser et de faire n’importe quoi pour quelques sous. Mon souhait serait d’être sur une plateforme où la créativité prime et où l’argent passe au second plan.